Un peu d'histoire
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Un peu d'histoire
Copie du texte d'Antoine Joguet, boxe Martiale, Nantes.
Remis ici à cette bonne place
Voici une petite traduction assez proche de l'esprit original issu d'un livre de George Dillman et Chris Thomas :
L'art que nous connaissons sous le nom de karaté s'est développé dans l'archipel des Ryukyu, une chaîne d'îles entre le Japon et la Chine. La plus grande de ces îles est Okinawa, c'est pourquoi les termes ryukyu et Okinawa sont interchangeables. Etant donné la localisation, les ryukyu sont devenu un point de rencontre entre les cultures japonaises et chinoises.
En 1393 une mission culturelle et économique chinoise s'est établit à Okinawa. Ainsi les Okinawaiens "bien-élevés" apprirent à parler et à écrire le chinois. Il y avait aussi des cadres okinawaiens dans l'administration du gouvernement chinois qui voyagèrent de nombreuses fois en chine pour approfondirent leurs études. C'est ainsi que les okinawaiens devinrent familiers avec la culture chinoise, incluant les méthodes de boxes chinoises. De nos jours les boxes chinoises sont appelées "kung fu" mais le nom originel était "chuan fa" ou "Quan Fa" ("première méthode") que l'on appelle "kenpô" ou "kempo" dans le dialecte d'Okinawan.
En 1507 les circonstances étaient telles qu'elles furent particulièrement favorables au développement du kempo à Okinawa. A cet époque le deuxième roi d'Okinawa, Sho Shin-O, a mis fin au féodalisme dans le royaume de ryukyu et a unifié les îles. Une partie des réformes de Sho Shin-O était d'interdire les possessions d'armes personnelles. De ce fait, les méthodes de self-défense avec une majeur partie de combat à main nue sont, bien naturellement, devenu très prisées. Comme le kempo est un système de combat basé sur des techniques à mains nues (même les techniques de kempo utilisant des armes sont basées sur des mouvements à mains nues, alors que les arts de combat japonais à mains nues sont basées sur des techniques utilisant des armes) il a trouvé un terrain fertile sur lequel se développer.
En 1609, les samourais japonais du clan Satsuma envahissent et s'emparent d'Okinawa. Alors que la monarchie de Ryukyu continue à exister, elle reste sous la coupe des Satsuma jusqu'à ce que le trône abdique en 1879 (au moment où Okinawa devient officiellement une partie du Japon). En raison de la présence Samourai, la pratique du kempo devint clandestine et l'art grandit en secret. Les japonais avaient apporté avec eux leurs propres arts des champs de bataille propre aux samourais (bujutsu). Les arts martiaux Okinawaiens se familiarise avec ces techniques et adoptent certaines de leurs méthodes jusqu'à évoluer vers une version ryukyu du kempo chinois.
En plus de la présence du kempo chinois et du bujutsu japonais, les okinawaiens possédaient aussi un art de combat indigène connu sous le nom de "te" (ou "ti", qui signifie "main"). C'était l'art de la garde royale, et consistait en des frappes sur les points de pression et des techniques de lutte. Le "te" a continué a être pratiqué et existe encore de nos jours.
Une des raisons pour laquelle il n'y a plus beaucoup de pratiquants, même à Okinawa, est que les méthodes ont été absorbées dans l'art martial émergeant du Ryukyu-kempo. Ainsi, le kempo chinois a formé les bases d'un art okinawaien unique dans lequel ont été incorporées des éléments du bujutsu et des techniques de te. Comme résultat de cet entrelacement de cultures, le ryukyu-kempo était aussi appelé todejutsu, un nom qui reconnait ces sources: "to", réfere à la dynastie chinoise des Tang; "de"(te), pour l'élément okinawaien; et "jutsu", le suffixe japonais utilisé pour indiquer une discipline de combat.
A l'origine, le Ryukyu-kempo tode-jutsu n'existait que dans le but de la légitime défense en réponse directe a divers nécessités pratiques. Par exemple, les professionnels de la sécurité qui étaient employés pour des escortes avaient besoin d'être bien instruits dans les techniques de combat. De la même façon, les gardes du corp qui assuraient la protection du roi d'Okinawa avaient besoin d'être des experts en arts martiaux pour assurer leur travail.
Les officiers de police de l'ancienne Okinawa (pas moins que leur homologues modernes) ont aussi besoin d'une méthode de combat réaliste et efficace.
En plus des ces professionnels pour qui les arts martiaux étaient un de leurs "outils de travail" il y avait aussi des pratiquants d'arts martiaux "civils" qui étudiaient la self défense contre la possibilité de rencontre violente (un perspective très possible compte tenu de la présence de samourais armés). A travers les générations les méthodes et les perspectives des pratiquants d'arts martiaux professionnels et civils ont fusionnées dans le développement du Ryukyu kempo.
Parce que le Ryukyu-kempo s'est développé pour des raisons strictement pragmatiques, il a eu besoin d'être une méthode de combat efficace et pratique. Au coeur de l'approche de combat du Ryukyu-kempo se trouve deux méthodes de combat intimement liées d'une redoutable efficacité : le Kyusho-Jitsu et le Tuite-Jitsu. Le Kyusho-Jitsu est l'art d'attaquer les points de pression (les mêmes points utilisés dans les méthodes de thérapies orientales comme l'acupuncture). Des touches et des impacts sur ces points peuvent induire de la douleur, une perte de conscience, et même la mort. Le Tuite-Jitsu est l'art de la manipulation des articulations. Les points de pression sont aussi utilisés dans cet art, pour contrôler et affaiblir les articulations, les rendant plus vulnérables aux attaques.
Le Tuite-Jitsu et le Kyusho-Jitsu sont étroitement liés car les point d'attaques du Kyusho-jitsu créent des opportunités pour des manoeuvres de Tuite-jitsu, et les techniques sur les articulations du Tuite-jitsu permettent des ouverture sur des coups décisifs portés aux points de pression ainsi exposés.
Les méthodes se sont transmises en secret pendant des siècles et prennent vraisemblablement racine dans l'Inde ancienne d'un art secret appelé Marma Adi.
Le Marma Adi est basé sur des méthodes d'attaques de 108 points vitaux. Il est connu que les arts martiaux chinois ont été influencé par les arts martiaux indiens, et ainsi, il n'est pas surprenant de trouver dans le kung fu chinois deux composantes mais de niveau avancé appelé Dim Mak et Chin Na (ou Qin'na). Dim mak (ou dim hsueh) est l'art d'attaquer les points vitaux et correspond au kyusho-Jitsu. Chin na est l'art de manipuler les articulations et est relatif au tuite-Jitsu.
Ensemble, le Tuite-jitsu et le Kyusho-jitsu font du Ryukyu-kempo un style de combat remarquable et sophistiqué qui dépend de la connaissance, de la fluidité et de la technique plutôt que de la force brute. Sans connaissance propre et sans compréhension, le Ryukyu-kempo ne peut pas fonctionner (à moins que le pratiquant soit étonnamment fort et athlétiquement pourvu). Il est alors étonnant que le Kyusho-jitsu et le Tuite-jitsu, les deux arts qui sont à la base des disciplines martiales d'Okinawa ont été virtuellement inconnu des pratiquants de karate-Do moderne. Pour quelle raison ?
Le Kyusho jutsu et le Tuite jutsu étaient enseignés en secret. De ce fait cela évitait que ces techniques passent à l'ennemi ou de transmettre ces connaissances à des gens peu recommandables. Les meilleures techniques, les plus gardées, dans la plupart des cas étaient transmises aux seuls élèves qui avaient endurés l'enseignement pendant un certain temps. Ainsi l'enseignant, qui voulait surement donner ses connaissances à leur plus fidèles elèves, la plupart du temps attendaient un long moment, avant de transmettre ces techniques. Il y a deux traditions qui permettaient de clarifier la situation.
La première est que l'élève devait supporter 10 ans de travail physique pure et passait ensuite une période de test et d'évaluation à la fin desquels le "véritable" art était enseigné mais arrangé. La seconde est que l'individu devait avoir au moins 35 ans, avant que tout lui soit enseigné sur le Kyusho-jitsu et le Tuite-jitsu.
On raconte qu'en 1891 le Japon appela 2 hommes en bonne santé pour effectuer le service militaire, il s'agissait de Chomo Hanshiro et Kentsu Yabu, 2 élèves de Sokon Matsumara et plus tard d'Anko Itosu. Les médecins de l'armée notèrent que ces deux hommes étaient extrêmement résistants. Les deux hommes leur dirent qu'ils devaient leur force et leur santé à leur entraînement de kempo. Ce qui conduit à une enquête, pour savoir si le Ryuku-kempo était vraiment ce qui augmentait la qualité des troupes okinawaienne.
Devant l'intérêt militaire grandissant, Anko Itosu a commencé à enseigner un programme de Ryukyu-kempo à l'école, afin que les enfants puissent renforcer leur corps. Les jambes et les bras devaient être capable de bouger à la vitesse d'une flèche et le coeur devait être fort et courageux. Parce que les enfants apprenaient le Ryukyu-kempo à l'école primaire, ils étaient bien préparés au service militaire. Ce qui devait être une grande avancé pour les militaires.
Par la suite, on jugea que le kempo était trop dangereux pour les enfants. Les techniques de Kyusho-jitsu et de Tuite-jitsu ont été modifiées afin que les enfants ne se blessent pas. Ainsi ils enseignèrent seulement "pousser", "bloquer" aux enfants. Le terme "To-De" signifiant "Main de Chine" et peut être exprimé par"KARA-TE" également.
Itosu échangea les kanji "To" et "Kara" (Chinois) avec un autre kanji kara, où kara signifie "vide". Alors le nom devint "main vide" qui a une signification plus bouddhiste. Le nouveau nom KARATEDO a été officiellement introduit dans les années 1930. Itosu devint le père d'un nouvel art de combat.
A partir de l'art martial Ryuku-kempo Tode-jutsu issu des styles du Nord de la Chine, Itosu a développé un sport pour les écoliers, un budo que nous connaissons actuellement sous le nom de KARATEDO. Il ne fallu pas plus de 10 ans pour que toutes les écoles d'Okinawa et que le Japon prennent connaissance du KARATEDO. Les projets d'Itosu se poursuivirent et dépassèrent même ses rêves les plus audacieux. Cela ne conquit pas seulement le Japon (15 ans plus tard il a été introduit par un élève de Itosu: Gichin Funakoshi) mais il a aussi touché finalement le monde entier. parce que le KARATEDO peut être pratiqué par tout le monde, il a attiré l'attention de l'occident durant la seconde guerre mondiale. Comme l'occident n'a pas appris l'art en lui-même, ils n'étaient pas conscients des différences entre le KARATEDO et le Ryuku-kempo. Ils croyaient apprendre un art de combat et pas une discipline pour les enfants.
Malheureusement, la plupart des gens qui abordent l'étude des arts martiaux le font pour la self-defense et donc pour eux, "l'art des enfants" n'est pas satisfaisant.
Comment retrouver l'esprit originel du combat d'Okinawa ?
La réponse est de réintroduire le Kyusho-Jitsu et le Tuite-Jitsu dans l'apprentissage du Karaté-Do. La clé de cette réintroduction est le Kata. Le Kata sont les exercices formels du Karaté-Do. Ils sont constitués de séries de blocages et de techniques poing/pied. Dans le Ryukyu-kempo, le kata est vu comme une succession inépuisable d'attaque des points de pression ainsi que des techniques de saisie.
Les mouvements des Kata traditionnels contiennent l'information nécessaire à la bonne compréhension des techniques (angle des attaques, méthode d'activation pour chaque point, quel effet désiré etc...).
Chaque mouvement est donc une technique de self-defense qui détermine les points et la bonne méthode pour les utiliser.
C'est pourquoi, dans l'apprentissage du kata, on a toujours insisté sur la précision technique. Dans le karaté-Do, on supposait que l'intérêt pour cette précision faisait simplement partie de la discipline de l'art, une quête incessante de perfection. En réalité, la précision est importante pour s'assurer que les points de pression sont correctement attaqués en situation réelle.
Le Kata ne fonctionne que s'il y a une profonde compréhension de sa signification. C'est LA CLE pour restaurer la forme originelle du Ryukyu-kempo.
Pour ce faire, il faut étudier le Kyusho-jitsu et le Tuite-jitsu afin de parvenir à une totale compréhension de leurs principes fondamentaux. Ensuite, il faut analyser les formes traditionnelles pour déterminer les techniques de point de pression qu'ils contiennent. C'est ce qu'on appelle "Bunkaï" ou application.
En résumé, en visualisant ces applications lors de la réalisation des formes (Kata) et en prenant le temps de pratiquer les applications (Bunkaï) avec un partenaire, les "vieilles" méthodes reviendront à la vie.
Les 12 kata d'origine Ryukyu-kempo sont :
. Naihanchi Shodan
. Naihanchi Nidan
. Naihanchi Sandan
. Tomari Seisan
. Pinan Shodan
. Pinan Nidan
. Pinan Sandan
. Pinan Yondan
. Pinan Godan
. Passai
. Kusanku
. Niseishi
En grande partie traduit de l'ouvrage "Advanced Pressure Point Fighting of Ryukyu-Kempo" par George Dillman et Chris Thomas
Remis ici à cette bonne place
Voici une petite traduction assez proche de l'esprit original issu d'un livre de George Dillman et Chris Thomas :
L'art que nous connaissons sous le nom de karaté s'est développé dans l'archipel des Ryukyu, une chaîne d'îles entre le Japon et la Chine. La plus grande de ces îles est Okinawa, c'est pourquoi les termes ryukyu et Okinawa sont interchangeables. Etant donné la localisation, les ryukyu sont devenu un point de rencontre entre les cultures japonaises et chinoises.
En 1393 une mission culturelle et économique chinoise s'est établit à Okinawa. Ainsi les Okinawaiens "bien-élevés" apprirent à parler et à écrire le chinois. Il y avait aussi des cadres okinawaiens dans l'administration du gouvernement chinois qui voyagèrent de nombreuses fois en chine pour approfondirent leurs études. C'est ainsi que les okinawaiens devinrent familiers avec la culture chinoise, incluant les méthodes de boxes chinoises. De nos jours les boxes chinoises sont appelées "kung fu" mais le nom originel était "chuan fa" ou "Quan Fa" ("première méthode") que l'on appelle "kenpô" ou "kempo" dans le dialecte d'Okinawan.
En 1507 les circonstances étaient telles qu'elles furent particulièrement favorables au développement du kempo à Okinawa. A cet époque le deuxième roi d'Okinawa, Sho Shin-O, a mis fin au féodalisme dans le royaume de ryukyu et a unifié les îles. Une partie des réformes de Sho Shin-O était d'interdire les possessions d'armes personnelles. De ce fait, les méthodes de self-défense avec une majeur partie de combat à main nue sont, bien naturellement, devenu très prisées. Comme le kempo est un système de combat basé sur des techniques à mains nues (même les techniques de kempo utilisant des armes sont basées sur des mouvements à mains nues, alors que les arts de combat japonais à mains nues sont basées sur des techniques utilisant des armes) il a trouvé un terrain fertile sur lequel se développer.
En 1609, les samourais japonais du clan Satsuma envahissent et s'emparent d'Okinawa. Alors que la monarchie de Ryukyu continue à exister, elle reste sous la coupe des Satsuma jusqu'à ce que le trône abdique en 1879 (au moment où Okinawa devient officiellement une partie du Japon). En raison de la présence Samourai, la pratique du kempo devint clandestine et l'art grandit en secret. Les japonais avaient apporté avec eux leurs propres arts des champs de bataille propre aux samourais (bujutsu). Les arts martiaux Okinawaiens se familiarise avec ces techniques et adoptent certaines de leurs méthodes jusqu'à évoluer vers une version ryukyu du kempo chinois.
En plus de la présence du kempo chinois et du bujutsu japonais, les okinawaiens possédaient aussi un art de combat indigène connu sous le nom de "te" (ou "ti", qui signifie "main"). C'était l'art de la garde royale, et consistait en des frappes sur les points de pression et des techniques de lutte. Le "te" a continué a être pratiqué et existe encore de nos jours.
Une des raisons pour laquelle il n'y a plus beaucoup de pratiquants, même à Okinawa, est que les méthodes ont été absorbées dans l'art martial émergeant du Ryukyu-kempo. Ainsi, le kempo chinois a formé les bases d'un art okinawaien unique dans lequel ont été incorporées des éléments du bujutsu et des techniques de te. Comme résultat de cet entrelacement de cultures, le ryukyu-kempo était aussi appelé todejutsu, un nom qui reconnait ces sources: "to", réfere à la dynastie chinoise des Tang; "de"(te), pour l'élément okinawaien; et "jutsu", le suffixe japonais utilisé pour indiquer une discipline de combat.
A l'origine, le Ryukyu-kempo tode-jutsu n'existait que dans le but de la légitime défense en réponse directe a divers nécessités pratiques. Par exemple, les professionnels de la sécurité qui étaient employés pour des escortes avaient besoin d'être bien instruits dans les techniques de combat. De la même façon, les gardes du corp qui assuraient la protection du roi d'Okinawa avaient besoin d'être des experts en arts martiaux pour assurer leur travail.
Les officiers de police de l'ancienne Okinawa (pas moins que leur homologues modernes) ont aussi besoin d'une méthode de combat réaliste et efficace.
En plus des ces professionnels pour qui les arts martiaux étaient un de leurs "outils de travail" il y avait aussi des pratiquants d'arts martiaux "civils" qui étudiaient la self défense contre la possibilité de rencontre violente (un perspective très possible compte tenu de la présence de samourais armés). A travers les générations les méthodes et les perspectives des pratiquants d'arts martiaux professionnels et civils ont fusionnées dans le développement du Ryukyu kempo.
Parce que le Ryukyu-kempo s'est développé pour des raisons strictement pragmatiques, il a eu besoin d'être une méthode de combat efficace et pratique. Au coeur de l'approche de combat du Ryukyu-kempo se trouve deux méthodes de combat intimement liées d'une redoutable efficacité : le Kyusho-Jitsu et le Tuite-Jitsu. Le Kyusho-Jitsu est l'art d'attaquer les points de pression (les mêmes points utilisés dans les méthodes de thérapies orientales comme l'acupuncture). Des touches et des impacts sur ces points peuvent induire de la douleur, une perte de conscience, et même la mort. Le Tuite-Jitsu est l'art de la manipulation des articulations. Les points de pression sont aussi utilisés dans cet art, pour contrôler et affaiblir les articulations, les rendant plus vulnérables aux attaques.
Le Tuite-Jitsu et le Kyusho-Jitsu sont étroitement liés car les point d'attaques du Kyusho-jitsu créent des opportunités pour des manoeuvres de Tuite-jitsu, et les techniques sur les articulations du Tuite-jitsu permettent des ouverture sur des coups décisifs portés aux points de pression ainsi exposés.
Les méthodes se sont transmises en secret pendant des siècles et prennent vraisemblablement racine dans l'Inde ancienne d'un art secret appelé Marma Adi.
Le Marma Adi est basé sur des méthodes d'attaques de 108 points vitaux. Il est connu que les arts martiaux chinois ont été influencé par les arts martiaux indiens, et ainsi, il n'est pas surprenant de trouver dans le kung fu chinois deux composantes mais de niveau avancé appelé Dim Mak et Chin Na (ou Qin'na). Dim mak (ou dim hsueh) est l'art d'attaquer les points vitaux et correspond au kyusho-Jitsu. Chin na est l'art de manipuler les articulations et est relatif au tuite-Jitsu.
Ensemble, le Tuite-jitsu et le Kyusho-jitsu font du Ryukyu-kempo un style de combat remarquable et sophistiqué qui dépend de la connaissance, de la fluidité et de la technique plutôt que de la force brute. Sans connaissance propre et sans compréhension, le Ryukyu-kempo ne peut pas fonctionner (à moins que le pratiquant soit étonnamment fort et athlétiquement pourvu). Il est alors étonnant que le Kyusho-jitsu et le Tuite-jitsu, les deux arts qui sont à la base des disciplines martiales d'Okinawa ont été virtuellement inconnu des pratiquants de karate-Do moderne. Pour quelle raison ?
Le Kyusho jutsu et le Tuite jutsu étaient enseignés en secret. De ce fait cela évitait que ces techniques passent à l'ennemi ou de transmettre ces connaissances à des gens peu recommandables. Les meilleures techniques, les plus gardées, dans la plupart des cas étaient transmises aux seuls élèves qui avaient endurés l'enseignement pendant un certain temps. Ainsi l'enseignant, qui voulait surement donner ses connaissances à leur plus fidèles elèves, la plupart du temps attendaient un long moment, avant de transmettre ces techniques. Il y a deux traditions qui permettaient de clarifier la situation.
La première est que l'élève devait supporter 10 ans de travail physique pure et passait ensuite une période de test et d'évaluation à la fin desquels le "véritable" art était enseigné mais arrangé. La seconde est que l'individu devait avoir au moins 35 ans, avant que tout lui soit enseigné sur le Kyusho-jitsu et le Tuite-jitsu.
On raconte qu'en 1891 le Japon appela 2 hommes en bonne santé pour effectuer le service militaire, il s'agissait de Chomo Hanshiro et Kentsu Yabu, 2 élèves de Sokon Matsumara et plus tard d'Anko Itosu. Les médecins de l'armée notèrent que ces deux hommes étaient extrêmement résistants. Les deux hommes leur dirent qu'ils devaient leur force et leur santé à leur entraînement de kempo. Ce qui conduit à une enquête, pour savoir si le Ryuku-kempo était vraiment ce qui augmentait la qualité des troupes okinawaienne.
Devant l'intérêt militaire grandissant, Anko Itosu a commencé à enseigner un programme de Ryukyu-kempo à l'école, afin que les enfants puissent renforcer leur corps. Les jambes et les bras devaient être capable de bouger à la vitesse d'une flèche et le coeur devait être fort et courageux. Parce que les enfants apprenaient le Ryukyu-kempo à l'école primaire, ils étaient bien préparés au service militaire. Ce qui devait être une grande avancé pour les militaires.
Par la suite, on jugea que le kempo était trop dangereux pour les enfants. Les techniques de Kyusho-jitsu et de Tuite-jitsu ont été modifiées afin que les enfants ne se blessent pas. Ainsi ils enseignèrent seulement "pousser", "bloquer" aux enfants. Le terme "To-De" signifiant "Main de Chine" et peut être exprimé par"KARA-TE" également.
Itosu échangea les kanji "To" et "Kara" (Chinois) avec un autre kanji kara, où kara signifie "vide". Alors le nom devint "main vide" qui a une signification plus bouddhiste. Le nouveau nom KARATEDO a été officiellement introduit dans les années 1930. Itosu devint le père d'un nouvel art de combat.
A partir de l'art martial Ryuku-kempo Tode-jutsu issu des styles du Nord de la Chine, Itosu a développé un sport pour les écoliers, un budo que nous connaissons actuellement sous le nom de KARATEDO. Il ne fallu pas plus de 10 ans pour que toutes les écoles d'Okinawa et que le Japon prennent connaissance du KARATEDO. Les projets d'Itosu se poursuivirent et dépassèrent même ses rêves les plus audacieux. Cela ne conquit pas seulement le Japon (15 ans plus tard il a été introduit par un élève de Itosu: Gichin Funakoshi) mais il a aussi touché finalement le monde entier. parce que le KARATEDO peut être pratiqué par tout le monde, il a attiré l'attention de l'occident durant la seconde guerre mondiale. Comme l'occident n'a pas appris l'art en lui-même, ils n'étaient pas conscients des différences entre le KARATEDO et le Ryuku-kempo. Ils croyaient apprendre un art de combat et pas une discipline pour les enfants.
Malheureusement, la plupart des gens qui abordent l'étude des arts martiaux le font pour la self-defense et donc pour eux, "l'art des enfants" n'est pas satisfaisant.
Comment retrouver l'esprit originel du combat d'Okinawa ?
La réponse est de réintroduire le Kyusho-Jitsu et le Tuite-Jitsu dans l'apprentissage du Karaté-Do. La clé de cette réintroduction est le Kata. Le Kata sont les exercices formels du Karaté-Do. Ils sont constitués de séries de blocages et de techniques poing/pied. Dans le Ryukyu-kempo, le kata est vu comme une succession inépuisable d'attaque des points de pression ainsi que des techniques de saisie.
Les mouvements des Kata traditionnels contiennent l'information nécessaire à la bonne compréhension des techniques (angle des attaques, méthode d'activation pour chaque point, quel effet désiré etc...).
Chaque mouvement est donc une technique de self-defense qui détermine les points et la bonne méthode pour les utiliser.
C'est pourquoi, dans l'apprentissage du kata, on a toujours insisté sur la précision technique. Dans le karaté-Do, on supposait que l'intérêt pour cette précision faisait simplement partie de la discipline de l'art, une quête incessante de perfection. En réalité, la précision est importante pour s'assurer que les points de pression sont correctement attaqués en situation réelle.
Le Kata ne fonctionne que s'il y a une profonde compréhension de sa signification. C'est LA CLE pour restaurer la forme originelle du Ryukyu-kempo.
Pour ce faire, il faut étudier le Kyusho-jitsu et le Tuite-jitsu afin de parvenir à une totale compréhension de leurs principes fondamentaux. Ensuite, il faut analyser les formes traditionnelles pour déterminer les techniques de point de pression qu'ils contiennent. C'est ce qu'on appelle "Bunkaï" ou application.
En résumé, en visualisant ces applications lors de la réalisation des formes (Kata) et en prenant le temps de pratiquer les applications (Bunkaï) avec un partenaire, les "vieilles" méthodes reviendront à la vie.
Les 12 kata d'origine Ryukyu-kempo sont :
. Naihanchi Shodan
. Naihanchi Nidan
. Naihanchi Sandan
. Tomari Seisan
. Pinan Shodan
. Pinan Nidan
. Pinan Sandan
. Pinan Yondan
. Pinan Godan
. Passai
. Kusanku
. Niseishi
En grande partie traduit de l'ouvrage "Advanced Pressure Point Fighting of Ryukyu-Kempo" par George Dillman et Chris Thomas
Re: Un peu d'histoire
tu as du boulot sterling
Bernard Brouquisse- Nombre de messages : 95
Age : 74
Localisation : Toulouse (31)
Date d'inscription : 01/12/2008
Re: Un peu d'histoire
Effectivement c'est mieux quand s'est rangé... Désolé !
Si certains veulent compléter ou apporter des remarques, je suis preneur !!!
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