Un livre rare...

Les initiés connaissent les noms de William FAIRBAIRN et Eric SYKES.

Ces deux militaires anglais, durant la seconde guerre mondiale avaient mis au point une méthode de close-combat pour les commandos du S.O.E dénommée "SILENT KILLING". Cette méthode basée sur le ju-jitsu s'etant révéle très efficace les allemands après avoir mis la main sur le manuel d'instruction anglais ont mis au point une méthode pour contrer ces techniques.

Un manuel destiné à l'armée allemande a été réalisé en 1942 mais n'a été distribué qu'aux troupes occupant la Norvège. Ce manuel est donc une véritable pièce de musée.
Il avait totalement disparu et n'a été redécouvert qu'en 2001.

Quelques extraits :


La couverture du manuel : "Comment se défendre contre la méthode de gangster des anglais."
Quand on connait les méthodes allemandes de l'époque cela peut prêter à sourire.



Présentation de la méthode "permettant de lutter contre les instincts de sauvages des anglais"


Une technique classique de défense


Une technique de clé de doigt qui plairait à Will.


Et l'inénarrable défense contre pique aux yeux.

Je collectionne les livres d'Arts martiaux et en particulier ceux qui datent un peu ... avez vous d'autres trésors à présenter ?

Pour le fun, je vous présente celui-ci qui m'avait intrigué à l'époque par son titre:



Les points présentés sont ceux de l'acupuncture classique et les techniques elles se réferent plus au Judo-Jujitsu et au Karaté.

Quand on prend connaissance des livres imprimés dans les années 50-60, on se rend compte que tout avait été dit ... et ensuite bien mis au placard par nos collègues sportifs.

Les livres de Judo de l'époque comportaient par exemple des clés de jambes et les techniques présentées n'avaient vraiment rien à envier à nos amis du Jiu-Jitsu Brésilien ... notre perte technique en Judo est colossale, la FFJDA en a pris conscience mais n'a pas encore de solution pour stopper l'hémorragie des connaissances et des talents ... heureusement dans le sud de la France un village d'irréductibles gaulois fait vaillamment face à l'envahisseur...

j'ai pu m'en procurer un exemplaire, une merveille !

J'avais ce livre il y a fort longtemps. Je l'avais acheté dans l'un des premiers hypermarchés (SUMA) de la région toulousaine en 1971. C'est assez paradoxal mais il était en vente, à une bonne place, au rayon librairie. Comme nous pratiquions, déjà à l'époque, un judo devenant de plus en plus sportif de compétition... le jiu-jitsu n'était pas au programme. On nous disait que c'était réservé aux ceintures noires et nous n'étions qu'orange ou verte.

Cette science, au nom tellement exotique, pour les ados boutonneux que nous étions, nous paraissait un vrai mystère et nous faisait fantasmer d'invulnérabilité potentielle. Ainsi, après avoir acheté ce livre, nous nous enfermions avec un copain dans le garage, en cachette, pour essayer de comprendre et d'appliquer sur nous-mêmes ces techniques si mystérieuses d'efficacité. Cela nous a valu pas mal de plaies et de bosses mais "devenir invulnérable demande des sacrifices"... rires !

Un jour, je l'ai prêté à je ne sais plus qui... et évidemment, "je ne sais plus qui" ne me l'a jamais rendu.

Je me souviens donc très bien de ce gros pavé écrit par Robert Lasserre en 1965 (si ma mémoire est bonne). Il y recèle tout un tas d'informations et de techniques (quelque peu archaïques) de self-défense Jiu-jitsu illustrées de nombreux dessins. Je crois me souvenir qu'un chapitre important est consacré aux points vitaux et aux armes naturelles utilisées pour les attaquer, le tout présenté sous forme de planches illustrées.

Aujourd'hui c'est devenu un ouvrage de collection, témoin d'une autre époque. Ceci dit, et pour rejoindre ce qu'a écrit mon ami Manu Colliot, il prouve bien que dans les années 50/60, les profs de judo avaient aussi des connaissances en Karaté (ou tout au moins pratiquaient les atémis) et qu'ils usaient de techniques aujourd'hui interdites (clés de jambe, clés de poignet, de cheville, ciseau = Kami Basami, sutémis dangereux =Tawara Gaeshi... etc)... et j'en passe. On redécouvre ces formes anciennes dans l'actuel Jiu-jitsu brésilien qui n'est rien d'autre qu'un judo des années cinquante... d'où une part de son efficacité.

De la même manière, tous les profs connaissaient les Kuatsu de réanimation ou réparaient nos petits bobos. Guitou, mon prof vénéré, a arrêté je ne sais combien de saignements de nez par des petites percussions sur la nuque. Je défie aujourd'hui de trouver cela au bord d'un tatami. C'est bien dommage !

Quant à Robert Lasserre, il fut l'auteur de nombreux autres ouvrages consacrés au judo et au karaté.

A plus !
A.F

PS : quand j'aurai un moment, je vous présenterai quelques ouvrages anciens que j'ai en ma possession.

Bsr,

Dans la foulée de mon courrier précédent, j'ai fait une recherche sur le Net pour retrouver ce bouquin d'Atémi et JJ de Robert Lasserre. Je n'ai pu résister au désir de me le ré-attribuer (25 euros) sur un site de livres anciens. Je viens de le recevoir aujourd'hui et je ne vous raconte pas tout le plaisir que j'ai eu à le feuilleter presque 35 ans après. Je confirme ce qu'a dit Manu : les judokas des années d'après guerre avaient presque tout dit (ou plutôt évoqué). Ils étaient, en fait, de vrais budokas et leurs connaissances étaient très éclectiques. On peut mesurer la perte technique du judo actuel.

En regardant dans mes cartons, j'ai d'ailleurs retrouvé un autre bouquin de R. Lasserre que j'avais acheté en 1970 au cours de mes années de Judo (devinez qui était l'un de mes professeurs ?). Il s'agit du "Manuel pratique de judo selon la technique du Kodokan" paru en 1954. L'auteur y détaille l'ensemble du Go-Kyo (techniques debout) avec déplacements, prises, contreprises, enchainements et combinaisons, d'une manière très claire et précise. Le tout illustré de dessins en noir et blanc tout à fait dans le "design" des années 50.

Entre autres merveilles, j'ai en ma possession quelques autres ouvrages sympas :

- Réédition de 1972 du "Manuel pratique de Jiu-Jitsu" de Moshé Fendelkrais paru en 1944.
- Le jiu-jitsu par vous même de Klinger 1953.
- Le jiu-jitsu par le professeur Oki, livret de 30 pages daté de 1951.
... et d'autres dont je vous parlerai mais chaque chose en son temps.

Une idée en passant, ce serait sympa lors d'un stage de l'EFB que nous organisions une petite expo avec tout ce que nous pourrons dénicher entre les uns et les autres... qu'en pensez-vous ?

A bientôt.
A.F

Ton idée est excellente. J'ai une trentaine de bouquins qui ont plus de 50 ans d'age.
Expo au stage du mois d'aout ???

OK, je réponds présent pour cette expo.

Je n'ai pas forcément de livres véritablement rares mais j'ai quand même 2-3 objets qui peuvent faire sourire les initiés.

Pour pouvoir intégrer plus de monde, on pourrait faire en sorte que l'expo soit consacrée à tout ce qui se rapporte aux Arts Martiaux ... de près ou de loin !!!

Rebsr ou rebjr, vue l'heure,

Une expo de livres rares : ce serait bien au mois d'aôut en effet. D'ici là, on aura fait le tour des richesses de chacun... mais il faudra tout de même signaler : "A manipuler avec respect".

Pour ce qui est de l'image de Eri Seoi Nagé dans mon post plus haut, un petit commentaire qui prouve la qualité du bouquin de Robert Lasserre sur le judo du Kodokan des années 50 dont est extraite cette illustration.

En fait, ce livre est un aide mémoire du pratiquant et s'adresse donc à des gens initiés un minimum. Il est cependant intéressant car chaque technique du Go-Kyo y est présentée selon le même protocole et tout est dit en peu de mots.

Sens du déséquilibre, opportunité,

suite :

Je disais donc : déséquilibre (direction), opportunité,
Tsukuri (déroulement de la technique), Kake (chute).

On remarquera ensuite :attaques successives, c'est à dire une exemple d'école pour placer cette technique dans un enchaînement. Tsuri Komi Ashi (une projection de hanche en tenant par le col) est contré, le bras glisse sous le bras du partenaire pour enchaîner Eri Seoi Nagé. Uke bloque vers l'arrière, Tori inverse sa direction d'attaque et balaye la jambe d'appui avec un O Uchi Gari. Pour un judoka (ou ancien judoka comme moi), il suffit de lire le nom de ces 3 techniques successives pour imaginer tout de suite l'enchaînement.

De même on remarquera : contre prise Yoko Guruma. On imagine très bien Uke passant sur le côté de Tori lorsqu'il lui place ce Nagé et enchainant sur un sutémi de côté.

Enfin, détail subtil, le schéma du déplacement pour porter la technique.

C'est le judo des années 50 tel qu'on l'a transmis à Jean Paul Bindel, tel qu'il me l'a transmis en son temps. Et c'est ainsi pour chaque technique au fil des 290 pages du livre de Robert Lasserre.

Ce livre est génial de simplicité et de pédagogie, tout simplement !

A bientôt.
A.F

Un petit historique pour faire suite au post d'Alain. Aprés la guerre on ne connaissait que la méthode Kawashi de Judo qui était assez statique. Robert LASSERRE a fait venir à Toulouse Ishiro ABE qui était un jeune 6° dan qui a formé un certain nombre de professeurs toulousains à la forme plus dynamique pratiquée au Kodokan. Parmi ces pratiquants se trouvait un certain Pierre NECTOUX qui sera par la suite mon professeur dans les années 70 et celui de Guy BOUNIOL, prof lui même d'Alain. A plus de 8O ans celui-ci pratique toujours le Kendo quand à Ishiro ABE il a été nommé cette année au grade suprême de 10° dan par le petit fils de Jigoro KANO. Il est par ailleurs l'actuel directeur du Kodokan.
Robert LASSERRE a écrit une dizaine d'ouvrages sur les arts martiaux dont la plupart sont aujourd'hui introuvables.

Simple rappel. A ce jour ma collection de livres s'est encore enrichie de quelques exemplaires anciens que je vous ferai découvrir l'été prochain au stage d'Elne.